On estime à 1,56 millions le nombre d'enfants astreints au travail des enfants en Côte d’Ivoire et au Ghana.

Cela représente 45 % des enfants vivant dans des ménages producteurs de cacao. Presque tous ces enfants qui travaillent sur des exploitations de cacao le font pour le compte de leur famille directe ou élargie.

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Le travail des enfants est une problématique complexe. La grande majorité du cacao en Afrique de l'Ouest est cultivée par de familles agricultrices. Les ménages font face aux réalités de la pauvreté rurale, comme la rareté des terres, l’insécurité alimentaire, un accès limité à une éducation de qualité, un manque d’accès à de l’eau potable et des services de santé inadaptés. Ces facteurs augmentent le risque de travail des enfants.

Qu'est-ce que le travail des enfants ?

Le travail des enfants est défini par l'Organisation internationale du travail comme « un travail qui prive les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et qui nuit à leur développement physique et mental ». (Les conventions 138 et 182 de l'OIT font référence au travail des enfants ) .

Tout travail effectué par des enfants n'est pas considéré comme du travail des enfants. Par exemple, les enfants qui effectuent des tâches légères et sans danger sur l'exploitation familiale pour une durée limitée, sous la surveillance d'un adulte, et sans que ces tâches compromettent leur scolarité, réalisent un travail considéré comme acceptable. Pour de nombreuses familles, ce type de travail est souvent nécessaire à leur bien-être. De plus, il contribue au développement des enfants, puisqu’il leur permet d'acquérir des compétences et une expérience qui les prépareront à leur vie adulte.

Cependant, lorsque les activités sont dangereuses, comme le port de charges lourdes ou l’utilisation d’outils tranchants, que les heures de travail sont trop longues, ou que le travail interfère avec la scolarité de l’enfant, ces tâches sont qualifiées de travail des enfants et sont donc interdites. Le Ghana et  la Côte d'Ivoire ont tous deux défini une liste de tâches dangereuses que les enfants n'ont pas le droit de réaliser en vertu de la loi, ainsi que des limites par âge du nombre d’heures de travail qu’un enfant est autorisé à effectuer. Consultez notre analyse comparative des décrets portant sur le travail des enfants au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Ghana.

Le travail des enfants est souvent confondu avec le travail forcé des enfants. Cependant, ils sont différents. Pour en savoir plus sur le travail forcé, cliquez ici.

Quels sont les facteurs de risque ?

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles une famille agricultrice compte sur l'aide de ses enfants. Par exemple, il se peut qu'il n'y ait pas d'école à proximité pour l'enfant, que la famille ne soit pas consciente des dangers de certaines tâches ou qu'elle n'ait pas les moyens d'employer une personne extérieure à la famille pour l'aider à travailler sur l'exploitation.

Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de travail des enfants :

Pauvreté des ménages

Lorsque les familles n'ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins de base, comme la nourriture, l'eau ou le carburant, elles n'ont peut-être pas d'autre choix que d'engager leurs enfants dans des travaux agricoles pour augmenter les revenus du ménage. La plupart des familles veulent protéger leurs enfants contre les dangers, mais elles sont vulnérables aux chocs. Lorsqu'il est confronté à une maladie soudaine, par exemple, un ménage qui a du mal à joindre les deux bouts peut se tourner vers le travail des enfants comme stratégie d'adaptation. Les familles peuvent également ne pas avoir un revenu suffisant pour payer des ouvriers adultes pour travailler dans leur plantation et doivent compter sur leurs enfants. Cela peut compromettre leur scolarité et perpétuer la pauvreté d'une génération à l'autre. C'est pourquoi nous considérons le travail des enfants à la fois comme un symptôme et un facteur contribuant au cycle de la pauvreté.

Obstacles à une éducation de qualité

Les longues distances à parcourir pour se rendre à l'école, les coûts liés à l'école, l'infrastructure scolaire inadéquate, la qualité de l'enseignement et/ou la disponibilité de personnel enseignant peuvent affecter les niveaux de fréquentation.

Compréhension limitée du travail des enfants et des pratiques culturelles

Le travail des enfants est généralement perçu comme un élément important de la croissance et comme un moyen d'acquérir de nouvelles compétences. Les familles agricultrices peuvent également ne pas être conscients des dangers de certaines tâches.

Pénuries de main-d'œuvre adulte

Parfois, la main-d'œuvre adulte locale est rare parce que la plupart des adultes sont employés dans leurs propres plantations de cacao et que la main-d'œuvre provenant d'ailleurs est limitée. Cela peut ne laisser d'autre choix aux familles agricultrices que d'engager leurs enfants dans les travaux agricoles.

Saisonnalité

Les enfants des zones productrices de cacao sont plus exposés au risque de travail des enfants à différentes périodes de l'année, en fonction de la fluctuation des besoins en main-d'œuvre au fil des saisons. Les enfants peuvent être appelés à travailler plus souvent à des moments précis de l'année, comme pendant la récolte. Les vacances scolaires, lorsque les enfants ont plus de temps libre, sont également des périodes notables où les cas identifiés de travail des enfants ont tendance à être plus élevés. 

Lorsque les familles prennent des décisions concernant l'engagement de leurs enfants dans le travail des enfants, c'est souvent le résultat de divers facteurs, plutôt que la conséquence d'un seul. S'attaquer à un seul facteur de risque isolé ne résoudra pas le travail des enfants. Au lieu de cela, les efforts devraient viser à s'attaquer aux multiples causes profondes.

Que peut-on faire pour lutter contre le travail des enfants ?

Nous pensons que ces problèmes complexes peuvent être résolus efficacement grâce aux efforts collectifs, coordonnés et cohérents de toutes les parties concernées : ménages, communautés, gouvernements, organisations de la société civile, entreprises de cacao et de chocolat ainsi que d'autres acteurs privés actifs dans les zones productrices de cacao.