Dans le secteur de la culture du cacao au Ghana, l'absence de contrats formels et la connaissance limitée des droits du travail ont historiquement accru le risque de travail forcé et favorisé des relations de travail abusives.
Pour relever ces défis, ICI a mis en place des comités communautaires de protection des enfants et des travailleurs (Community Child and Labour Protection Committees - CCLPC) dans de nombreuses régions productrices de cacao. Les CCLPC sont composés de membres de la communauté (représentant différents acteurs tels que des enseignants, des représentants des autorités locales, des chefs traditionnels, des femmes, des chefs religieux et des travailleurs agricoles). Ces comités sont formés pour sensibiliser aux droits du travail, répondre aux problèmes liés au travail des enfants et au travail forcé au sein de leurs communautés, renvoyer les cas aux parties prenantes appropriées du district si nécessaire, faciliter la signature de contrats et fournir des mécanismes communautaires de réclamation.
Yaa Asantewaa, représentante des femmes au sein du comité communautaire de protection des enfants et des travailleurs d'Adinkra, a expliqué comment les employés étaient exploités par leurs employeurs : « De nombreux producteurs et productrices du cacao retenaient les salaires de leurs employés et les obligeaient à travailler plus longtemps dans leurs plantations en vertu d'accords verbaux. »
Elle a ajouté : « Aujourd'hui, de nombreux propriétaires fonciers et employés ont signé des contrats écrits. » Nous insisterons sur la nécessité pour les propriétaires fonciers et les employés de signer des contrats écrits lorsqu'ils louent des plantations pour la culture du cacao. Le fait de disposer de documents juridiques permet d'éviter les malentendus à l'avenir. »
Opanin Kojo Akwaboah a partagé son expérience après avoir acquis des connaissances sur les droits du travail et les contrats écrits auprès du comité communautaire de protection du travail. Il a déclaré : « J'ai dû quitter mon employeur qui refusait de signer un contrat avec moi alors que je travaillais dans sa plantation. Grâce à mes connaissances en matière de contrats écrits, j'ai signé un contrat avec mon neveu à qui j'ai loué mes terres pour la plantation de cacao. Cela permettra d'éviter tout litige en mon absence. »
Il a ajouté : « Les contrats sont pertinents dans tous les accords. Chaque employeur et chaque employé devrait signer des contrats et fournir des informations détaillées sur leurs conditions. »
Michael Asante, un autre membre du comité, a souligné l'impact de la formation d'ICI sur le travail des enfants, le travail forcé et la résolution des conflits : « La formation d'une semaine nous a permis de mieux comprendre le travail des enfants, le travail forcé et la résolution des conflits. Je sensibilise désormais les églises et les centres d'information à l'importance des contrats écrits. Depuis la création du comité, les malentendus entre les agriculteurs et les travailleurs ont considérablement diminué. Les problèmes qui finissaient auparavant au poste de police, voire devant les tribunaux, sont désormais résolus pacifiquement par le comité de protection du travail de la communauté.
Grâce aux efforts d'ICI, les communautés constatent une amélioration des relations de travail, une réduction des conflits et une meilleure protection des travailleurs vulnérables. Les contrats écrits deviennent la pierre angulaire d'accords équitables et transparents dans la culture du cacao, garantissant que les employeurs et les employés comprennent et respectent leurs droits.
